Conférence de presse du 16 août 2022 tenue par le porte-parole du ministre des Affaires étrangères Wang Wenbin
2022-08-16 22:00

CCTV : Il n’y a pas longtemps, des avocats frais du Kenya ont commencé à entrer sur le marché chinois et ont été bien accueillis. La partie africaine espère voir davantage de produits agricoles entrer sur le marché chinois. Quelles mesures la Chine prendra-t-elle à cet égard ? Nous avons noté également que lors de la huitième Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), la Chine a annoncé qu’elle allait ouvrir le « canal vert » pour les exportations agricoles africaines vers la Chine. Pourriez-vous partager avec nous de plus amples informations?

Wang Wenbin : Le gouvernement chinois attache de l’importance au renforcement de la coopération agricole sino-africaine et promeut activement l’importation de produits agricoles en provenance d’Afrique. Depuis le Sommet de Beijing 2018 du Forum sur la coopération sino-africaine, 25 produits agricoles et alimentaires de 14 pays africains, y compris le Kenya, l’Afrique du Sud, le Bénin et l’Égypte, ont achevé l’autorisation d’accès à la Chine. La Chine est le deuxième plus grand pays de destination des exportations agricoles africaines. Ces dernières années, les exportations agricoles africaines vers la Chine ont augmenté à un taux moyen de 11,4 % par an. En 2021, la valeur des exportations agricoles africaines vers la Chine a augmenté de 18,2 % par rapport à la même période de l’année dernière. 

Lors de la huitième Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine, qui s’est tenue en novembre dernier, la Chine a annoncé la création du « canal vert » pour l’importation de produits agricoles africains vers la Chine. L’Administration générale des douanes de Chine a activement mis en œuvre cette initiative et a élaboré des mesures pratiques pour faciliter l’accès: Premièrement, les demandes d’accès aux produits agricoles émanant des pays africains seront examinées en priorité. Dès réception des informations techniques concernées, l’analyse des risques sera lancée immédiatement afin d’accélérer la promotion de l’accès en quarantaine; deuxièmement, pour certains produits agricoles provenant d’un même pays et soumis à des processus de transformation similaires ou pour les mêmes produits agricoles provenant de différents pays, l’évaluation des risques sera combinée et mise en œuvre afin d’accélérer le processus d’accès en partant du principe que le risque est contrôlable; troisièmement, la partie chinoise facilitera l’enregistrement des producteurs de produits agricoles des pays africains qui ont été autorisés à exporter vers la Chine, en utilisant des méthodes flexibles telles que l’inspection vidéo ou l’examen des documents pour accélérer l’évaluation et l’enregistrement, etc. Selon les informations, les services compétents chinois organiseront également un forum sur la coopération sanitaire et phytosanitaire (SPS) Chine-Afrique afin de soutenir et de faciliter l’entrée d’un plus grand nombre de produits agroalimentaires caractéristiques africains de haute qualité sur le marché chinois.

Nous sommes convaincus qu’avec les efforts conjoints des deux parties, le commerce des produits agroalimentaires entre la Chine et l’Afrique prospérera et apportera davantage de bénéfices aux peuples chinois et africains.

Reuters : Un responsable de l’armée de l’air de Taïwan a déclaré lundi qu’une vidéo publiée par le Commandement du théâtre oriental de la Chine montrant des avions militaires chinois s’approchant de la zone des îles Penghu était trop exagérée. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Wang Wenbin : En ce qui concerne la question spécifique que vous avez mentionnée, je vous conseille de vérifier auprès du ministère chinois de la Défense nationale. Ce que je veux vous dire, c’est que les forces sécessionnistes visant « l’indépendance de Taïwan » ressentiront les mesures fermes que nous avons prises pour sauvegarder la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale.

Le Quotidien du Peuple : Selon les rapports, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a eu une réunion vidéo avec les envoyés des pays en développement d’Asie et d’Afrique basés à Genève le 15 août. Pouvez-vous nous en dire plus?

Wang Wenbin : Sur l’invitation de la partie chinoise, des délégations d’envoyés permanents de pays en développement d’Asie et d’Afrique à Genève, dont la Sierra Leone, le Lesotho, l’Érythrée, la Côte d’Ivoire, le Zimbabwe, l’Irak, la Gambie, la Somalie, le Cameroun et le Laos, ont récemment visité la Chine et se rendront dans le Guangdong et le Xinjiang. Hier, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a tenu une réunion vidéo avec eux.

Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré que Le président Xi Jinping a effectué une visite spéciale au siège des Nations unies à Genève en 2017 et a prononcé un discours historique, qui a élaboré de manière exhaustive les objectifs et les connotations de la construction d’une communauté de destin pour l’humanité et a indiqué la direction des efforts conjoints pour le progrès de la civilisation humaine et le développement pacifique du monde. La Chine est disposée à défendre le concept d’une communauté de destin pour l’humanité et à œuvrer solidairement avec les pays en développement pour un développement et une prospérité communs.

Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a présenté les réalisations de la Chine en matière de droits de l’homme et a exprimé la volonté de la Chine de s’engager dans des échanges et une coopération en matière de droits de l’homme avec d’autres pays sur la base de l’égalité et du respect mutuel et avec une attitude ouverte, afin de s’inspirer mutuellement et de progresser ensemble. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a donné quatre propositions visant à renforcer la gouvernance mondiale des droits de l’homme et à améliorer le travail des institutions multilatérales de défense des droits de l’homme. Premièrement, il faut adhérer au respect mutuel et ne pas s’imposer aux autres. Les pays ayant des conditions nationales, des histoires et des cultures différentes, ils doivent explorer la voie du développement des droits de l’homme qui répond aux besoins de leur population à la lumière de leurs propres réalités, et éviter d’imposer leur volonté et leurs normes aux autres pays. Deuxièmement, il faut insister sur la promotion systématique et s’opposer aux compromis et aux sélections. Pour les pays en développement, le droit à la survie et le droit au développement sont les besoins les plus urgents de la population. Les institutions multilatérales des droits de l’homme doivent prêter attention aux demandes raisonnables des pays en développement et accroître leur attention et leur investissement dans les droits économiques, sociaux et culturels et le droit au développement. Troisièmement, il faut adhérer à l’ouverture et à l’inclusion et s’opposer à l’ingérence dans les affaires intérieures. L’affirmation selon laquelle « les droits de l’homme sont au-dessus de la souveraineté » est en fait une tentative d’ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays; la promotion de la soi-disant « diplomatie des valeurs » oblige en fait les pays à choisir leur camp sous le couvert des droits de l’homme; la promotion de la soi-disant « transformation démocratique » a entraîné des conflits chaotiques et des catastrophes humanitaires. Les institutions multilatérales de défense des droits de l’homme doivent devenir une plateforme d’échanges constructifs et de coopération entre toutes les parties, plutôt qu’un champ de bataille pour la confrontation politique. Quatrièmement, il faut insister sur l’équité et la justice et s’opposer à la pratique de deux poids deux mesures. Certains pays occidentaux tiennent à être des « juges » des droits de l’homme, comme s’ils tenaient une « lampe de poche » uniquement pour vérifier le comportement des autres plutôt que le leur, interférant dans la situation des droits de l’homme des pays en développement et fermant les yeux sur les manquements aux droits de l’homme de leurs propres pays et alliés. Il faut travailler ensemble pour rejeter ce double standard et résister à cette pratique de cécité sélective.

Lors de la conférence vidéo, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a expliqué l’origine historique de la question de Taïwan et la position solennelle de la Chine, soulignant que la Chine devrait donner la réponse nécessaire et légitime à toute provocation flagrante lancée par les États-Unis. Il s’agit de l’exercice de leur droit légitime de sauvegarder la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale, et aussi de la défense du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures, qui est la « règle d’or » des relations d’État à État et le « bouclier protecteur » des pays en développement.

Les envoyés des pays en développement d’Asie et d’Afrique ont déclaré que le principe d’une seule Chine établi par la Résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations Unies constitue le consensus de la communauté internationale et la base politique du développement des relations bilatérales entre les pays et la Chine. Taïwan et le Xinjiang font tous les deux partie de la Chine, et il ne faut pas s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine. Les questions relatives aux droits de l’homme ne doivent pas être politisées, et les initiatives légitimes de la Chine pour défendre ses droits méritent le soutien ferme de la communauté internationale. Les envoyés reconnaissent pleinement les réalisations et le leadership de la Chine et attendent des échanges approfondis avec divers services compétents chinois. Ils espèrent poursuivre les relations bilatérales et amicales avec la Chine, renforcer la coopération multilatérale et améliorer le bien-être de toute l’humanité.

Hubei Media Group : Le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale a récemment examiné la mise en œuvre par les États-Unis de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Les documents publics concernés montrent que les experts des Nations Unies ont critiqué la discrimination raciale profondément enracinée aux États-Unis au cours de l’examen. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet?

Wang Wenbin : En tant que partie à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, les États-Unis s’attachent depuis longtemps à concocter des mensonges et des rumeurs sur la discrimination raciale dans des autres pays, les utilisant comme un outil d’exportation hégémonique et de manipulation politique, mais ils ne font jamais face au fait que leur propre problème persistant de discrimination raciale est devenu terriblement grave. Cette fois, l’examen du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale a sans aucun doute tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme auprès du gouvernement américain.

Nous notons que les experts du Comité ont souligné au cours de l’examen que la Déclaration d’indépendance des États-Unis proclame que tous les êtres humains sont créés égaux, mais la réalité est qu’il existe une grave discrimination à l’égard des personnes d’ascendance africaine dans la législation et la politique publique des États-Unis. Les États-Unis prétendent être engagés dans la cause mondiale de l’élimination de la discrimination raciale. Pourtant, la mort tragique de George Floyd a eu lieu aux États-Unis, et les États-Unis devraient commencer par prendre des mesures concrètes pour éradiquer le fléau de la discrimination raciale. Les experts ont critiqué les problèmes actuels de discrimination raciale aux États-Unis. Par exemple, les minorités et les populations autochtones sont plus de trois fois plus susceptibles que les Blancs d’être tuées par des brutalités policières, elles sont souvent condamnées à tort et elles ont une sous-participation et sont sous-représentées dans la vie politique du pays. Alors que les crimes de haine à l’encontre des minorités ethniques ont augmenté de manière significative, une grande partie des cas signalés comme des crimes de haine ne sont pas qualifiés comme tels par la police et ne donnent pas lieu à des poursuites fédérales. En outre, on constate un recours excessif à la force, la détention obligatoire d’immigrants et l’expulsion de non-ressortissants sans procès dans le cadre de la surveillance des frontières. Comme l’a déclaré le directeur du programme des droits de l’homme de l’Union américaine pour les libertés civiles, Jamil Dakwar, le processus d’examen a montré que « les États-Unis ont échoué sur presque toutes les questions relatives à la justice raciale ».

Les États-Unis se targuent d’être le fier « professeur » des droits de l’homme, ignorant qu’ils sont déjà un « mauvais élève » en matière de droits de l’homme aux yeux de la communauté internationale. Selon les rapports, le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale publiera ses observations finales sur le rapport des États-Unis concernant la mise en œuvre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale en septembre. Nous allons les voir. 

Reuters : Le Pentagone a déclaré mardi que les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont participé à un exercice de défense contre les missiles balistiques au large des côtes d’Hawaï la semaine dernière. C’est la première fois que les trois pays organisent de tels exercices depuis 2017. Le ministre des Affaires étrangères considère-t-il que ces exercices sont d’une certaine manière dirigés contre la Chine? Et si oui, avez-vous d’autres commentaires à faire ?

Wang Wenbin : Pour savoir à qui s’adressent les exercices, vous devriez poser la question à la partie américaine. Les parties concernées doivent agir avec prudence et cesser toute action susceptible d’aggraver les tensions et l’antagonisme et de saboter la confiance mutuelle.

Global Times : Le ministère sri-lankais des Affaires étrangères a récemment déclaré que le gouvernement avait officiellement autorisé l’escale du navire de recherche chinois Yuanwang-5 au port de Hambantota du 16 au 22 août à des fins de réapprovisionnement. Selon les rapports, le Yuanwang-5 a accosté au port le 16 août. Pouvez-vous le confirmer?

Wang Wenbin : Ce que vous avez dit est vrai. Le 16 août à midi, heure de Beijing, avec la coopération active de la partie sri-lankaise, le navire de recherche chinois Yuanwang-5 a accosté avec succès au port de Hambantota au Sri Lanka. L’ambassadeur de Chine au Sri Lanka, Qi Zhenhong, a organisé la cérémonie d’accueil sur place, à laquelle ont assisté le député Mahinda Wijesekera, représentant du président sri-lankais, et plus de dix chefs de partis et chefs de communautés amies. L’atmosphère était chaleureuse et accueillante, tandis que les hymnes nationaux chinois et sri-lankais étaient joués et que le peuple sri-lankais exécutait des danses folkloriques traditionnelles sur le tapis rouge. Il faudra un certain temps au navire de recherche Yuanwang-5 pour achever le réapprovisionnement en fournitures nécessaires après l’amarrage.

La Chine et le Sri Lanka sont des voisins traditionnels et amicaux. Et les deux pays sont engagés dans une coopération globale, mutuellement bénéfique et amicale dans divers domaines. Depuis des années, les deux pays entretiennent une coopération étroite dans le domaine de la recherche scientifique marine. La Chine est prête à travailler avec la partie sri-lankaise pour consolider la confiance mutuelle politique, approfondir la coopération gagnant-gagnant et promouvoir le développement sain et régulier des relations bilatérales.

Je tiens à souligner une fois de plus que le navire de recherche Yuanwang 5 mène des activités de recherche océanographique conformément au droit international et aux pratiques internationales courantes, qu’il ne porte pas atteinte à la sécurité et aux intérêts économiques de quelque pays que ce soit et qu’il ne doit pas être perturbé par des tiers.

PTI : Concernant ce que vous avez dit au sujet de l’accostage du navire chinois dans le port du Sri Lanka, maintenant que le gouvernement sri-lankais a autorisé l’accostage et que le navire a accosté au port, la Chine envisage-t-elle d’augmenter son aide monétaire au Sri Lanka?

Wang Wenbin : Tout d’abord, je tiens à souligner une fois de plus que le navire de recherche Yuanwang 5 mène des activités de recherche scientifique marine conformément au droit international et aux pratiques internationales courantes.

Quant à votre préoccupation concernant la coopération sino-sri-lankaise, nous avons souligné à plusieurs reprises qu’en tant que voisin amical et proche, nous partageons les difficultés économiques et sociales auxquelles le Sri Lanka est actuellement confronté et nous lui apportons un soutien et une assistance actifs pour surmonter ses difficultés à la hauteur de nos capacités. Nous l’avons fait dans le passé et nous continuerons à le faire à l’avenir.