Conférence de presse du 26 juillet 2022 tenue par le porte-parole du ministre des Affaires étrangères Zhao Lijian
2022-07-26 23:33

Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi participera à la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui se tiendra en Ouzbékistan du 28 au 29 juillet. Avant et après cette réunion, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi effectuera des visites officielles en Ouzbékistan, au Kirghizistan et au Tadjikistan, à l’invitation du ministre des Affaires étrangères par intérim de l’Ouzbékistan, Norov Vladimir Imamovich, du ministre des Affaires étrangères du Kirghizistan, Kulubaev Zheenbek Moldokanovich, et du ministre des Affaires étrangères du Tadjikistan, Sirojiddin Muhriddin.

CRI : Au sujet de la visite du conseiller d’État Wang Yi dans les trois pays d’Asie centrale et sa participation à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCS), pouvez-vous nous présenter le contexte, les considérations et les attentes de la Chine ?

Zhao Lijian : L’Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan sont tous des voisins amicaux et des partenaires stratégiques globaux de la Chine. Cette année marque le 30ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et ces trois pays, le 20ème anniversaire de la signature de la Charte de l’OCS et le 15ème anniversaire du Traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération à long terme entre les États membres de l’OCS. Actuellement, la situation en Asie centrale est confrontée à de nouveaux défis en raison de divers facteurs internes et externes. Les pays de la région partagent l’espoir d’approfondir la coopération avec la Chine, de poursuivre conjointement le développement et de promouvoir la sécurité, et attendent de l’OCS qu’elle mette en avant son nouveau rôle et fasse preuve de nouvelles responsabilités.

Dans un tel contexte, la visite du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi permettra de faire poursuivre l’amitié traditionnelle entre la Chine et les pays d’Asie centrale, d’approfondir la coopération de haute qualité de « la Ceinture et la Route » entre nos deux parties, et de promouvoir la construction d’une communauté de destin plus étroite entre la Chine et l’Asie centrale.

Au cours de sa visite, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi rencontrera les dirigeants des trois pays, s’entretiendra avec leurs ministres des Affaires étrangères et procédera à un échange de vues sur les relations bilatérales et les questions internationales et régionales d’intérêt commun. Il assistera également à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OCS et à d’autres événements multilatéraux, et préparera pleinement le sommet de l’OCS de cette année à Samarkand avec les ministres des Affaires étrangères des autres États membres participants. Nous sommes convaincus que cette visite permettra de mettre pleinement en œuvre l’important consensus atteint par le président Xi Jinping et les dirigeants des autres pays de l’OCS, d’approfondir la coopération bilatérale et multilatérale dans divers domaines pour un bénéfice mutuel, de promouvoir la coopération dans la construction de « la Ceinture et la Route » de manière approfondie et solide, et d’apporter de nouvelles contributions au maintien de la paix et de la stabilité régionales et à la promotion de la prospérité et du développement de tous les pays.

Le Quotidien du Peuple : Pouvez-vous présenter les principaux programmes de cette réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OCS ? Quelles sont les attentes de la Chine vis-à-vis de cette réunion ? 

Zhao Lijian : La réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) se tiendra à Tachkent, capitale de l’Ouzbékistan, du 28 au 29 juillet. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi procédera à un échange de vues avec les ministres des Affaires étrangères des autres États membres sur des questions d’intérêt commun, notamment la situation internationale et régionale et la coopération entre les États membres de l’OCS dans divers domaines, afin de préparer pleinement le sommet de l’OCS qui se tiendra plus tard cette année.

L’année 2022 marque le 20ème anniversaire de la signature de la Charte de l’OCS et le 15ème anniversaire du Traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération à long terme entre les États membres de l’OCS. Guidée par ces documents importants, l’OCS défend fermement « l’esprit de Shanghai », approfondit la coopération dans divers domaines et s’est engagée sur la voie d’un nouveau type d’organisations régionales, apportant ainsi une contribution importante à la construction d’un nouveau type de relations internationales et d’une communauté de destin humaine.

À l’heure actuelle, le monde entre dans une nouvelle période de turbulences et de changements jamais vue depuis un siècle. L’épidémie de COVID-19 continue de se propager, la mentalité de la guerre froide et de l’hégémonie sont en hausse, le développement mondial est entré dans une nouvelle phase d’instabilité et de transformation. La Chine est prête à travailler avec toutes les parties pour renforcer la solidarité et la confiance mutuelle, approfondir la coopération de haute qualité dans la construction de « la Ceinture et la Route », mettre en œuvre les initiatives mondiales de développement et de sécurité, et construire une communauté de destin plus étroite au sein de l’OCS.

Phoenix TV : La première question, un récent rapport du Washington Post affirme que les mesures strictes de prévention contre le Covid-19 prises par la Chine ont conduit au « piétinement » des droits des diplomates américains en Chine et que ceux-ci vivent dans la « peur » depuis longtemps. Quel est votre commentaire à ce sujet ? La deuxième question, il a été rapporté que le 25 juillet, un responsable du ministère sud-coréen des Affaires étrangères a déclaré qu’il était difficile de considérer la demande américaine de participation de la Corée du Sud à l’alliance « Chip 4 » comme une invitation à y adhérer. Avant de prendre une décision, le gouvernement coréen s’attachera en priorité à promouvoir les investissements et l’entrée des entreprises coréennes sur les marchés étrangers. Il a également déclaré qu’il ne peut pas accepter le délai fixé par le gouvernement américain. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : En ce qui concerne votre première question, la politique de prévention chinoise contre l’épidémie du Covid-19 vise à protéger de manière responsable la vie et la santé du peuple. Elle s’applique de la même manière à tout le monde à l’intérieur de la Chine, et assure la même protection de la santé des Chinois et des ressortissants étrangers en Chine. Depuis plus de deux ans, le taux d’infection et le taux de mortalité de la Chine restent parmi les plus bas du monde, offrant une protection maximale aux citoyens chinois et aux étrangers en Chine. En parallèle, le bon fonctionnement de l’économie et de la société chinoises assure une protection maximale aux ressortissants étrangers, aux entreprises étrangères ainsi que la population chinoise. La Chine a toujours attaché une grande importance aux questions liées à l’épidémie du personnel diplomatique et consulaire étranger en Chine, y compris les États-Unis, et leur a toujours fourni l’assistance et la commodité nécessaires à l’exercice de leurs fonctions, conformément aux dispositions pertinentes et à l’esprit de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et de la Convention de Vienne sur les relations consulaires. Depuis plus de deux ans, malgré la pression considérable exercée pour prévenir les cas d’importation, la Chine facilite les voyages pour venir et quitter la Chine à l’égard des diplomates américains et étrangers ainsi que de leurs familles vivant et exerçant leurs fonctions en Chine, rendant visite à leurs proches et résidant avec eux. Toutes les missions diplomatiques étrangères en Chine ont témoigné de nos efforts. À ma connaissance, plus d’un millier de diplomates américains et leurs familles sont arrivés en Chine à travers des vols charter depuis le 1er juin 2020. Où sont le « piétinement » et la « crainte » des droits des diplomates américains ? Je tiens également à souligner que le personnel diplomatique et consulaire étranger ici en Chine est tenu de respecter et de se conformer à la réglementation chinoise en matière de prévention contre l’épidémie du Covid-19. Il s’agit également de respecter les obligations des deux Conventions que je viens de mentionner.

En ce qui concerne la deuxième question, la formation et le développement de la chaîne industrielle et de celle d’approvisionnement mondiales sont le résultat de l’action des lois du marché. Le renforcement de l’ouverture et de la coopération de la chaîne industrielle et de celle d’approvisionnement mondiales ainsi que la prévention de la fragmentation profiteront à toutes les parties concernées et au monde entier. La Chine s’oppose à la promotion artificielle du transfert et du découplage industriels, à la violation des règles du commerce international et à la fragmentation du marché mondial.

La Chine et la Corée du Sud sont des partenaires importants l’une pour l’autre, et les deux parties récoltent de grands avantages et obtiennent des réalisations mutuellement bénéfiques dans le développement de leurs relations. Dans un contexte d’épidémie et de forte pression à la baisse sur l’économie mondiale, le commerce bilatéral entre la Chine et la Corée du Sud a augmenté de 26,9 % par rapport à la même période et a atteint 362,35 milliards de dollars US l’année dernière. Ce chiffre est environ la somme du commerce entre la Corée du Sud et les États-Unis, de celui entre la Corée du Sud et le Japon ainsi que celui entre la Corée du Sud et l’Europe. En ce qui concerne uniquement le commerce des puces, 60 % des exportations sud-coréennes de puces de l’année dernière étaient destinées au marché chinois. Nous espérons que la partie coréenne, dans ses intérêts à long terme et sur le principe d’un marché équitable et ouvert, maintiendra une position objective et impartiale et apporte plus de contributions au développement des relations entre la Chine et la Corée du Sud ainsi que la stabilité de la chaîne industrielle et celle d’approvisionnement mondiales.

MASTV : Selon les rapports, au cours de sa visite en Égypte le 24 juillet, le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a déclaré que la Russie fait bon accueil à l’Égypte qui compte devenir un partenaire de dialogue de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Le même jour, l’ambassadeur de Biélorussie en Chine, Yury Senko, a déclaré que la Biélorussie espère devenir membre de l’OCS. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Depuis sa création, l’OCS a toujours suivi « l’esprit de Shanghai » et applique fermement le concept de coopération ouverte et inclusive, qui a hautement été apprécié par la communauté internationale. À l’heure actuelle, de plus en plus de pays souhaitent renforcer leur coopération avec l’OCS, ce qui démontre pleinement l’attrait croissant et l’influence internationale de l’OCS. Nous invitons les pays qui partagent « l’esprit de Shanghai » et les principes de l’OCS à rejoindre « la grande famille de l’OCS ».

Le sommet de l’OCS de l’année dernière a approuvé l’octroi à l’Égypte du statut de partenaire de dialogue au sein de l’OCS. La Chine soutient la participation active de l’Égypte à la coopération dans le cadre de l’OCS.

En tant qu’État observateur, la Biélorussie participe toujours activement à la coopération de l’OCS dans les domaines concernés et apportent des contributions importantes au développement sain et stable de cette organisation, ce qui est hautement apprécié par la Chine. La Chine et la Biélorussie sont des partenaires stratégiques globaux, la Chine soutient la demande d’adhésion de la Biélorussie à l’OCS et est prête à travailler avec les autres États membres pour étudier activement cette demande et prendre une décision commune.

Reuters : Aujourd’hui, la « présidente » taïwanaise Tsai Ing-wen est montée à bord d’un navire de guerre naval pour la deuxième fois seulement en six ans de mandat. Elle a salué la détermination des militaires à défendre l’île tout en supervisant les exercices navals et aériens annuels. Quel est le commentaire du ministère chinois des Affaires étrangères à ce sujet ?

Zhao Lijian : Tout d’abord, je voudrais vous préciser qu’il n’y a pas de soi-disant « président » à Taïwan. Veuillez faire attention à votre formulation lorsque vous poserez des questions à l’avenir. Je veux également profiter de cette occasion pour avertir les autorités taïwanaises que la voie de « l’indépendance de Taïwan » mène à une impasse. Si Taïwan veut se confronter militairement au continent, ce ne sera que futile et voué à l’échec.

China New Service : Aujourd’hui marque le 77ème anniversaire de la publication de la Déclaration de Potsdam. Comment la Chine évalue-t-elle le rôle positif de la Déclaration de Potsdam ?

Le 26 juillet 1945, la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni ont publié la Déclaration de Potsdam. Ce document, ainsi que la Déclaration du Caire publiée par les trois pays en 1943 et d’autres documents sur le droit international, constituent la pierre angulaire juridique de l’ordre international d’après-guerre et jouent un rôle important dans la consolidation des résultats de la victoire de la guerre mondiale antifasciste et dans la protection de la paix mondiale.

La Déclaration du Caire stipule clairement que tous les territoires que le Japon a volés aux Chinois, tels que Taïwan et les îles Penghu, doivent être restitués à la Chine. La Déclaration de Potsdam stipule que ces termes doivent être mis en œuvre. En 1945, le Japon signe l’instrument de capitulation, qui stipule explicitement que la partie japonaise accepte les dispositions énoncées dans la Déclaration de Potsdam. 

Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde, et Taïwan est une partie inséparable du territoire chinois. Le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légitime représentant l’ensemble de la Chine. Le principe d’une seule Chine est un principe fondamental confirmé par la résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations unies, et constitue la base de l’établissement de relations diplomatiques entre la République populaire de Chine et 181 pays dans le monde, ainsi qu’un consensus universel et une norme de base reconnue des relations internationales par la communauté internationale. Cependant, il existe aujourd’hui des personnes qui contestent ouvertement la validité juridique de la Déclaration du Caire et de la Déclaration de Potsdam, et qui vont même jusqu’à renier de manière flagrante leurs engagements en continuant de défier la ligne rouge de la Chine sur la question de Taïwan. Il s’agit d’un piétinement des faits historiques et de la justice, d’une provocation à l’égard de l’ordre international d’après-guerre, d’une destruction de l’état de droit international et d’une profanation des réalisations victorieuses de la guerre mondiale contre le fascisme.

Le principe d’une seule Chine est le fondement de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan. Lorsque le principe d’une seule Chine sera pleinement reconnu et sincèrement respecté, le détroit de Taïwan restera stable et tranquille. Dans le cas contraire, il y aurait des nuages sombres ou même de violentes tempêtes dans le détroit de Taïwan. Revisiter cette période de l’histoire par laquelle la publication de la Déclaration de Potsdam a été émise peut servir à rappeler au monde qu’oublier l’histoire est synonyme de trahison.

MASTV : Lors d’une récente interview, l’ancien secrétaire d’État américain Kissinger aurait déclaré que, dans le cadre des relations entre les États-Unis et la Chine, les États-Unis et leurs alliés devraient maintenir leur force, tout en respectant la Chine en tant que participant à l’ordre international. Un « refroidissement » de la rhétorique des États-Unis et de la Chine sur Taïwan permettrait d’apaiser les tensions, de réduire le risque de conflit et d’améliorer les relations. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Nous apprécions les remarques pertinentes de Monsieur Kissinger. En tant que deux premières économies du monde et membres permanents du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies, la Chine et les États-Unis doivent maintenir de bonnes relations au lieu de les compromettre. Nous exhortons instamment la partie américaine à considérer la Chine et les relations sino-américaines de manière objective, à mettre en pratique les cinq assurances réitérées par le président Joe Biden et les déclarations positives du secrétaire d’État Blinken, à respecter le principe d’une seule Chine et les dispositions des trois communiqués conjoints sino-américains en particulier, à gérer correctement et prudemment les questions liées à Taïwan, et à travailler avec la Chine dans la même direction pour que les deux pays s’entendent dans les nouvelles circonstances en suivant les principes de respect mutuel, de coexistence pacifique et de coopération gagnant-gagnant.

Bloomberg : Récemment, le ministre des Affaires étrangères Liz Truss et Rishi Sunak ont adopté tous les deux des positions fermes à l’égard de la Chine. La Chine est devenue un sujet de discussion dans la course à la direction du parti conservateur du Royaume-Uni. Truss a déclaré hier que le Royaume-Uni devrait sévir contre des entreprises comme TikTok et limiter les exportations de technologies. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Zhao Lijian : J’ai déjà affirmé clairement la position de la Chine hier. Nous regrettons et nous nous opposons fermement à leurs déclarations concernant la Chine. L’élection à la direction du Parti conservateur du Royaume-Uni est une affaire interne du Royaume-Uni. Nous ne la commenterons pas. Nous ne nous y intéressons pas non plus. Je tiens à conseiller à certains politiciens du Royaume-Uni de ne pas faire des remarques irresponsables sur la Chine, notamment en exagérant sur la soi-disant « menace chinoise », ce qui ne peut pas résoudre ses propres problèmes internes.

Reuters : Le président Joe Biden a ajouté hier qu’il devrait bientôt s’entretenir avec le président Xi Jinping par téléphone. La partie chinoise peut-elle le confirmer ? Pouvez-vous nous dire quand aura lieu l’appel entre les chefs d’État américain et chinois ?

Zhao Lijian : En ce qui concerne la question que vous avez mentionnée, je n’ai aucune information à fournir pour le moment.

AFP : En réponse à la condamnation généralisée des précédentes exécutions de militants au Myanmar, le porte-parole du département d’État américain Ned Price a exhorté hier la Chine à exercer une influence sur le Myanmar à cet égard. La Chine le fera-t-elle ?

Zhao Lijian : J’ai déjà clarifié hier la position concernée de la Chine sur cette question. La Chine s’en tient toujours au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures. Nous préconisons toujours que tous les partis et factions du Myanmar prennent en compte les intérêts à long terme du pays et de la nation et gèrent correctement les différends et conflits concernés dans le cadre constitutionnel et juridique.