CCTV : Pourriez-vous nous donner plus de détails sur le programme de la visite du roi de Malaisie, le sultan Ibrahim Sultan Iskandar, en Chine ? Comment la Chine perçoit-elle les relations actuelles entre la Chine et la Malaisie et quelles sont les attentes de la Chine à l’égard de cette visite ?
Lin Jian : La Chine et la Malaisie entretiennent une amitié traditionnelle de longue date, et sont de bons voisins et partenaires dans l’assistance mutuelle et la coopération gagnant-gagnant. En mars de l’année dernière, le président Xi Jinping et le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim sont parvenus à un consensus sur la construction d’une communauté d’avenir partagé Chine-Malaisie, traçant ainsi la voie pour le développement des relations bilatérales dans la nouvelle ère. Cette année marque le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et la Malaisie et l’Année de l’amitié Chine-Malaisie. Le Premier ministre Li Qiang a effectué une visite officielle fructueuse en Malaisie en juin, ce qui a donné un nouvel élan au développement des relations entre la Chine et la Malaisie.
La prochaine visite du roi de Malaisie, le sultan Ibrahim Sultan Iskandar, en Chine, est sa première visite dans un pays non membre de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) depuis son entrée en fonction en tant que chef d’État. Le président Xi Jinping organisera une cérémonie de bienvenue et un banquet en son honneur, et les deux chefs d’État s’entretiendront. Le Premier ministre Li Qiang rencontrera le sultan Ibrahim Sultan Iskandar. La Chine est prête à travailler avec la Malaisie pour faire de cette visite une occasion de poursuivre l’amitié traditionnelle, d’approfondir l’alignement stratégique, d’étendre la coopération mutuellement bénéfique, d’enrichir davantage le partenariat stratégique global entre la Chine et la Malaisie et d’obtenir de nouveaux résultats dans la construction d’une communauté d’avenir partagé Chine-Malaisie.
Kyodo News : Selon les informations publiées par le gouvernement japonais, un élève d’une école japonaise de Shenzhen a été poignardé par un homme ce matin et transporté à l’hôpital. Pourriez-vous nous donner plus de détails sur cet incident ? Il s’agit de la deuxième attaque contre un élève japonais en Chine cette année. Comment la Chine perçoit-elle ce type d’incident ?
Lin Jian : Comme nous l’avons appris, le matin du 18 septembre, un élève de 10 ans de l’école japonaise de Shenzhen a été poignardé par un homme à environ 200 mètres de la porte de l’école. L’élève blessé a été immédiatement envoyé à l’hôpital et est en train d’être secouru grâce à tous les efforts déployés. L’auteur de l’agression a été arrêté sur place. L’affaire fait l’objet d’une enquête et les autorités chinoises compétentes la traiteront conformément à la loi.
TASS : Le chef de l’armée américaine a déclaré précédemment que les États-Unis envisageaient la possibilité de déployer des missiles de moyenne et de courte portée au Japon. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ? Si les États-Unis décident de le faire, quelles mesures conjointes la Russie et la Chine peuvent-elles prendre pour assurer leur propre sécurité ?
Lin Jian : Ces dernières années, les États-Unis se sont acharnés à poursuivre leur déploiement militaire, y compris le système de missiles à moyenne portée, dans la région Asie-Pacifique afin d’obtenir des avantages militaires absolus. Cette initiative va intensifier la course aux armements, exacerber les tensions régionales, menacer la paix et la sécurité dans cette région et perturber l’équilibre stratégique et la stabilité au niveau mondial. La Chine a clairement exprimé son opposition à plusieurs reprises.
Nous demandons instamment aux États-Unis de renoncer à leur plan de déploiement et appelons les pays concernés à bien comprendre les intentions réelles des États-Unis, à agir avec prudence dans les domaines liés à l’armée et à la sécurité et à prendre des mesures concrètes pour préserver la paix et la stabilité régionales et internationales. La Chine suivra de près l’évolution de la situation et préservera fermement ses propres intérêts en matière de sécurité.
China News Service : Selon les rapports, dans une déclaration publiée le 17 septembre, l’Agence américaine de coopération pour la défense et la sécurité (DSCA) a déclaré que le Département d’État américain avait approuvé une vente militaire à Taiwan portant sur le retour, la réparation et la réexpédition de pièces détachées d’avions et d’équipements connexes, pour un coût total estimé à 228 millions de dollars. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Lin Jian : La vente d’armes par les États-Unis à la région chinoise de Taiwan viole gravement le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, en particulier le communiqué du 17 août 1982. Cette vente porte gravement atteinte à la souveraineté et aux intérêts de sécurité de la Chine, nuit aux relations entre la Chine et les États-Unis ainsi qu’à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taiwan, et envoie un message erroné aux forces sécessionnistes visant à l’« indépendance de Taiwan ». La Chine condamne fermement ces agissements et s’y oppose fermement, et a formulé des représentations solennelles auprès de la partie américaine. Dans le cadre d’une contre-mesure ferme, la Chine a annoncé des sanctions à l’encontre de neuf entreprises militaires américaines.
Les fréquentes ventes d’armes des États-Unis à Taiwan enhardissent Lai Ching-te et les autorités du Parti démocrate progressiste (PDP) qui s’accrochent à la position de l’« indépendance de Taiwan » et se livrent à des provocations délibérées à l’encontre du principe d’une seule Chine. Cela montre une fois de plus que les activités séparatistes recherchant l’« indépendance de Taiwan » ainsi que la connivence et le soutien des forces extérieures dirigées par les États-Unis constituent la plus grande menace pour la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan et causent la plus grande perturbation du statu quo réel dans le détroit de Taiwan. Il est à noter que la tentative des autorités du PDP de rechercher l’indépendance par le biais d’un renforcement militaire et ce que les États-Unis ont fait pour soutenir cet agenda ne feront que se retourner contre elles et ne mèneront nulle part.
La question de Taiwan est au cœur des intérêts fondamentaux de la Chine et constitue la première ligne rouge à ne pas franchir dans les relations entre la Chine et les États-Unis. Personne ne devrait sous-estimer la ferme détermination et la capacité de la Chine à s’opposer à l’« indépendance de Taiwan » et à sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale. La Chine demande instamment aux États-Unis de respecter sincèrement le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, de mettre immédiatement fin à la tendance dangereuse consistant à armer Taiwan, de cesser d’être de connivence avec les forces visant à l’« indépendance de Taiwan » et de les soutenir, et de cesser de mettre en péril la paix et la stabilité entre les deux rives du détroit. Nous prendrons des mesures fortes et résolues pour défendre fermement notre souveraineté nationale, notre sécurité et notre intégrité territoriale.
AFP : Le ministère japonais de la Défense a déclaré aujourd’hui que le porte-avions chinois Liaoning était entré dans la zone contiguë de la région japonaise d’Okinawa. Pourriez-vous confirmer cette information ? Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Lin Jian : En ce qui concerne cette question, je vous recommande de consulter les services compétents chinois. Je tiens à insister sur le fait que les activités pertinentes de la Chine sont conformes au droit national chinois et au droit international.
Beijing Youth Daily : La Foire internationale du commerce des services de Chine (CIFTIS) 2024 s’est tenue avec succès à Beijing du 12 au 16 septembre. Nous avons remarqué que les géants internationaux et les petites et moyennes entreprises (PME) avaient exposé leurs derniers résultats, technologies et applications à la CIFTIS et avaient exploré la coopération avec des partenaires potentiels. Alors que le libre-échange mondial est confronté à la fois à des opportunités et à des défis, comment la Chine perçoit-elle l’importance de ces plateformes pour l’élargissement d’une ouverture de haut niveau ?
Lin Jian : Cela fait 12 ans que la CIFTIS a été lancée en 2012. Au cours des dix dernières années, la CIFTIS a attiré plus de 900 000 exposants et commerçants de 197 pays et régions. Au cours de la même période, le commerce des services de la Chine a augmenté à un taux annuel de 6,2 %, ce qui est supérieur à la moyenne mondiale. Comme l’a souligné le président Xi Jinping dans sa lettre de félicitations, la CIFTIS est une représentation vivante du développement de haute qualité de l’industrie et du commerce des services en Chine, apportant des contributions positives à la construction d’une économie mondiale ouverte.
La CIFTIS est l’exemple même de l’engagement de la Chine en faveur d’une ouverture de haut niveau. D’une part, la porte de la Chine s’est toujours ouverte plus largement. Nous avons créé 22 zones pilotes de libre-échange, établi le port de libre-échange de Hainan et travaillé vigoureusement à la signature et à l’entrée en vigueur du partenariat économique régional global (RCEP). D’autre part, la Chine a facilité l’accès des entreprises étrangères. Nous avons raccourci à plusieurs reprises la liste négative des investissements étrangers et nous nous sommes efforcés d’éliminer toutes les restrictions sur les investissements étrangers dans le secteur manufacturier. Nous avons également accueilli un certain nombre de foires, dont notamment l’Exposition internationale d’importation de Chine, la Foire chinoise de l’importation et de l’exportation (Foire de Canton), l’Exposition internationale des produits de consommation de Chine et l’Exposition internationale de la chaîne d’approvisionnement de Chine, contribuant ainsi au développement mondial par la modernisation chinoise.
L’ouverture fait de l’immense marché chinois un champ magnétique élevé pour le commerce mondial et transforme la modernisation chinoise en nouvelles opportunités pour le développement mondial. Depuis la fondation de la République populaire de Chine il y a 75 ans, en particulier la réforme et l’ouverture, la Chine a exploré les voies de l’ouverture sur l’extérieur et s’est engagée activement dans le commerce international et la coopération économique. Depuis le 18e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC), la Chine applique une stratégie d’ouverture encore plus active et s’efforce de construire une économie mondiale ouverte. Le 3e plénum du XXe Comité central du PCC, qui s’est tenue cette année, a pris des dispositions spéciales en vue de l’amélioration des institutions et des mécanismes pour une ouverture de haut niveau. Nous sommes prêts à continuer à travailler avec d’autres pays pour suivre la tendance générale de la mondialisation économique, partager les opportunités, explorer la coopération et promouvoir le développement par le biais de l’ouverture, et apporter notre contribution à la modernisation mondiale.
Bloomberg : Un acte d’accusation annoncé récemment par le procureur américain affirme qu’un employé d’une entreprise publique chinoise du secteur de la défense a tenté de pirater la NASA, l’armée américaine et d’autres cibles afin d’obtenir des logiciels et des codes sources. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?
Lin Jian : Je ne connais pas les détails.
Bloomberg : Des représentants chinois s’entretiendront avec des représentants de l’Union européenne (UE) à Bruxelles et des représentants américains à Beijing au sujet de la capacité industrielle chinoise et des droits de douane à l’exportation. Quels sont les messages que la Chine espère faire passer et les résultats qu’elle espère obtenir lors de ces discussions ?
Lin Jian : Je vous recommande de consulter les services compétents chinois pour les détails. En principe, je tiens à insister sur le fait que cette enquête est une démarche typiquement protectionniste et motivée par des considérations politiques. Elle ne tient pas compte des faits, ignore les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), va à l’encontre de la tendance historique et sape le processus de transition écologique de l’UE et la réponse mondiale au changement climatique. La Chine a toujours fait preuve de la plus grande sincérité, s’est engagée à régler la question par le dialogue et la consultation, et a fait des propositions flexibles. L’UE, quant à elle, a d’une part affirmé vouloir résoudre les différends par le dialogue et, d’autre part, rejeté les propositions de la Chine à maintes reprises sans déposer une contre-proposition. Nous espérons que l’UE fera preuve de sincérité et prendra des mesures, et qu’elle examinera sérieusement les préoccupations et les propositions légitimes du secteur chinois des véhicules électriques. Si la Commission européenne s’obstine à prendre une telle décision, la Chine fera le nécessaire pour sauvegarder fermement les droits et les intérêts légitimes de nos entreprises et du secteur des véhicules électriques.
En ce qui concerne le dialogue entre les autorités économiques chinoises et américaines, je vous recommande de consulter les services compétents chinois.