« Bâtir le consensus et renforcer la coopération pour faire avancer le processus historique de la lutte contre le changement climatique »
Discours du PM chinois, Wen Jiabao
2009-12-28 04:00

Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a présenté vendredi dernier la position de la Chine pour lutter contre le changement climatique dans son discours prononcé lors de la session d'ouverture de la réunion finale de la Conférence de l'ONU sur le changement climatique qui se tient à Copenhague. 

La Chine a déployé des efforts considérables pour la conservation d' énergie et la réduction de la pollution  

Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a déclaré que la Chine a déployé des efforts acharnés et a contribué positivement à la lutte mondiale contre le changement climatique en conservant l'énergie et en réduisant la pollution. 

M. Wen a déclaré que la Chine a pris le changement climatique très au sérieux au cours de son développement. 

"Gardant en tête les intérêts fondamentaux des Chinois et le développement à long-terme de l'humanité, nous avons déployé des efforts acharnés et contribué positivement à la lutte contre le changement climatique", a déclaré le Premier ministre chinois aux représentants du monde entier. 

M. Wen a indiqué que la Chine s'est concentrée sur quatre domaines principaux ces dernières années pour protéger l' environnement : les lois et régulations, la conservation de l' énergie et la réduction de la pollution, les nouvelles énergies et les énergies renouvelables, et le reboisement. 

"Nous avons amélioré le système de taxation et avons avancé la réforme d'évaluation des ressources en vue d'établir à une date anticipée un mécanisme d'évaluation qui répond à l'offre et la demande du marché, au niveau rare des ressources et du coût des dégâts environnementaux", a-t-il indiqué. 

La Chine a présenté dix grands projets de conservation énergétique et a lancé une campagne de conservation de l'énergie impliquant 1.000 entreprises.

M. Wen a déclaré : "Nous avons mis en place des projets pilotes pour une économie circulaire, valorisé l'économie d'énergie et les véhicules écologiques et soutenu l'utilisation des produits qui économisent l'énergie pour les ménages ordinaires grâce aux subventions du gouvernement."

Le gouvernement chinois a travaillé durement pour abandonner progressivement les usines de production arriérées qui utilisaient énormément d'énergie et polluaient beaucoup, a martelé M. Wen. Il a ajouté que la capacité de production inefficace que la Chine a éliminée entre 2006 et 2008 s'élève à 60,59 millions de tonnes pour le fer, 43,47 millions de tonnes pour l'acier, 140 millions de tonnes pour le ciment et 64,45 millions de tonnes pour le charbon. 

"A la fin du premier semestre de cette année, la consommation d' énergie en Chine par unité du PIB (Produit intérieur brut) a baissé de 13 % par rapport au niveau de 2005, soit une réduction équivalente à 800 millions de tonnes des émissions de dioxyde de carbone", a ajouté M. Wen. 

La Chine fait la réduction des émissions de gaz à effet de serre sans condition

Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a déclaré que la Chine n'a attaché aucune condition à son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre ni ne l'a lié à l'objectif de tout autre pays. 

M. Wen a également indiqué que c'est en pensant au peuple chinois et à l' humanité que Beijing a fixé l'objectif pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

"C'est une action volontaire que la Chine a menée à la lumière de ses circonstances nationales", a expliqué M. Wen.

"Nous n'avons attaché aucune condition à l'objectif, ni ne l' avons lié à l'objectif de tout autre pays", a souligné le Premier ministre chinois. "Nous honorerons nos promesses avec des actions concrètes. Quel que soit le résultat de cette conférence, nous nous impliquerons à atteindre et même à dépasser cet objectif", a- t-il affirmé. 

La conférence, qui a ouvert ses portes le 7 décembre, s' achèvera vendredi à Copenhague. Son but est d'atteindre un concensus international pour combattre le changement climatique de 2012 à 2020.

La Chine donne le rythme dans les nouvelles énergies et le reboisement

Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a déclaré que la Chine a enregistré la croissance la plus rapide du monde dans l'adoption de nouvelles énergies et d'énergies renouvelables et le plus grand domaine de forêts artificielles. 

"Pour protéger l'éco-environnement, nous avons développé des énergies hydrauliques de manière appropriée, développé activement l'énergie nucléaire, et encouragé et soutenu le développement des énergies renouvelables, dont les biomasses, les énergies solaire, géothermale et éolienne à la campagne, dans les régions éloignées et autres endroits", a souligné M. Wen. 

Entre 2005 et 2008, les énergies renouvelables en Chine ont augmenté de 51 %, représentant une croissance annuelle de 14,7 % et en 2008, l'utilisation des énergies renouvelables a atteint l' équivalent de 250 millions de tonnes de charbon, a précisé le Premier ministre chinois dans son discours. 

Un total de 30,5 millions de ménages ruraux a accédé au gaz biologique, soit une réduction équivalente à 49 millions de tonnes d'émissions de dioxyde de carbone, a-t-il ajouté. 

La Chine est numéro un mondial en termes de capacité hydraulique installée, de capacité nucléaire en construction, de couverture de panneaux solaires et d'énergie photovoltaïque, a poursuivi M. Wen.

Entre 2003 et 2008, la couverture forestière chinoise a enregistré une nette augmentation de 20,54 millions d'hectares et le volume des réserves forestières a augmenté de 1,123 milliard de mètres cubes. La zone totale de forêts artificielles en Chine a atteint 54 millions d'hectares, la plus grande du monde, a-t-il ajouté.

Le principe de "responsabilités communes mais différenciées" ne peut être compromis

Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a déclaré que le principe de " responsabilités communes mais différenciées" est le coeur et le fondement de la coopération internationale sur le changement climatique et ne doit jamais être compromis.

M. Wen a indiqué que les pays développés représentent 80 % des émissions totales de dioxyde de carbone depuis la révolution industrielle il y a plus de 200 ans.

"Si nous acceptons tous de dire que les émissions de dioxyde de carbone sont la cause directe du changement climatique, alors nous savons qui doit prendre ses responsabilités", a souligné le Premier ministre chinois. 

L'industrialisation des pays en voie de développement ne s'est faite que récemment et nombre des habitants de ces pays continuent de vivre aujourd'hui dans une pauvreté abjecte, a indiqué M. Wen. "Il est totalement injustifiée de leur demander de fixer des objectifs de réduction des émissions allant au-delà de leurs obligations et capacités au mépris de leurs responsabilités historiques, des émissions par habitant et des niveaux différents de développement". 

Les pays développés, qui vivent déjà une vie riche, continuent de maintenir un niveau d'émissions par habitant bien plus élevé que celui des pays en voie de développement, et la plupart de leurs émissions sont attribuées à la consommation, a expliqué M. Wen. 

En comparaison, les émissions des pays en voie de développement sont principalement des émissions de survie et des émissions de transfert international, a indiqué le Premier ministre chinois.

"Aujourd'hui, 2,4 milliards de personnes dans le monde vivent avec le charbon et le charbon de bois comme principaux carburants, et 1,6 milliard de personnes n'ont pas accès à l'électricité". C' est pourquoi, toute action contre le changement climatique doit être menée dans le cadre du développement durable et ne doit en aucun cas compromettre les efforts des pays en voie de développement pour se débarrasser de la pauvreté, a-t-il déclaré. 

M. Wen a appelé les pays développés à prendre la tête s' agissant de la réduction d'émissions quantifiées et à apporter un soutien financier et technologique aux pays en voie de développement car "c'est une responsabilité morale incontestable ainsi qu'une obligation juridique qu'ils doivent respecter". 

Les pays en voie de développement devraient, avec le soutien financier et technologique des pays développés, faire ce qu'ils peuvent pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s' adapter au changement climatique en lumière avec leurs conditions nationales, a ajouté M. Wen.

La Chine connaît des difficultés particulières au niveau de la réduction des émissions  

La population chinoise d'1, 3 milliard d'habitants rencontre des difficultés particulières pour réduire les émissions, mais elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour résoudre le changement climatique dans le monde, a déclaré le Premier ministre chinois, Wen Jiabao. 

Le PIB par habitant de la Chine a légèrement dépassé les 3.000 dollars américains et, selon les normes de l'ONU, la Chine compte encore 150 millions d'habitants vivant en-dessous du seuil de pauvreté, a déclaré M. Wen dans son discours, prononcé à la session d'ouverture du segment final du sommet de Copenhague.

M. Wen a indiqué que la Chine doit faire face à la tâche très difficile de développer son économie et d'améliorer les conditions de vie de ses habitants. 

"La Chine se trouve aujourd'hui dans une phase importante d' industrialisation et d'urbanisation accélérées, et, vu le rôle prédominant du charbon dans notre énergie, nous rencontrons une difficulté particulière au niveau de la réduction des émissions", a poursuivi M. Wen.

Cependant, la Chine a toujours considéré la lutte contre le changement climatique comme une mission stratégique importante, a- t-il indiqué, ajoutant qu'entre 1990 et 2005, les émissions de dioxyde de carbone par unité du PIB en Chine ont baissé de 46 %.

"En se basant sur cela, nous avons fixé le nouvel objectif de réduction des émissions de dioxyde de carbone par unité du PIB à 40-45 % d'ici 2020 par rapport au niveau de 2005", a-t-il annoncé.

"Réduire les émissions de dioxyde de carbone sur une telle échelle et sur une période aussi prolongée nécessitera des efforts énormes de notre part. Notre objectif sera intégré au plan à moyen et long terme de la Chine en faveur du développement économique et social national pour faire en sorte que son application soit sujette à la surveillance de la loi et de l'opinion publique", a souligné M. Wen.

"Nous renforcerons davantage les méthodes statistiques, de surveillance et d'évaluation nationales, améliorerons la façon dont les informations concernant la réduction des émissions sont publiées, augmenterons la transparence et nous engagerons activement dans les échanges internationaux, le dialogue et la coopération", a ajouté le Premier ministre chinois.